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Présentation


La lecture de la biographie de Lorrina Barrientos (connue sous le nom professionnel de Lorrina Niclas) permet de comprendre l’étendue et la profondeur de son parcours.

Le contrat de confiance

Bénéficiant de la confiance totale du Président du Conseil Général du Val de Marne, Monsieur Michel Germa et de celle du Chorégraphe Michel Caserta pour lequel elle travaille comme administratrice de L’Ensemble Chorégraphique de Vitry (*)(alors que Michel Caserta est, bien avant la lettre, un artiste en Résidence), elle co-fonde avec le chorégraphe La Biennale Nationale de danse du Val de Marne (alors sous la présidence de Michel Germa et dont celui-ci sera le directeur jusqu’en 2009).

(*)Il y avait dans cette ville de Vitry un élu chargé des affaires culturelles qui était une personnalité d’avant-garde sur ces questions d’art et de culture dont le nom est Jean Collet. Pour sa part, Michel Caserta dirigeait l’Ensemble Chorégraphique de Vitry sur Seine où ont participé des personnalités de renom comme Brigitte Lefèvre, Jacques Garnier, Jean Guizerix, Wilfrid Piollet etc…)

Le foisonnement créatif de ces dix années intenses de travail dans le département du Val-de-Marne fixeront les fondations fortes d’une vie professionnelle qui deviendra très vite internationale et dont la créativité, les échanges et les rencontres avec des personnalités d’exceptions ne cesseront de croître jusqu’à la fin de sa carrière.

L’héritage des Dupuy

Elle décidera de poursuivre encore plus loin son engagement pour la danse en reprenant à son compte la lutte des chorégraphes français Françoise et Dominique Dupuy. Il s’agissait alors d’obtenir une reconnaissance juridique du statut d’auteur des chorégraphes, (thème déjà abordé lors de la création de la Biennale Nationale de danse du Val-de-Marne). C’est sur ce postulat de départ qu’elle conçoit un nouveau rendez-vous à dimension internationale : Les Rencontres Chorégraphiques International de Seine Saint Denis (pour renouveler ce qui fut le Concours Chorégraphique de Bagnolet de Jaque Chaurand).

> Document : 1988 Les origines des Rencontres chorégraphiques international de Bagnolet

Cette initiative remarquable et remarquée, inédite dans le monde de la danse et biennale elle aussi, avait pour objectif de devenir un grand rendez-vous décernant un prix international d’auteur chorégraphe (le qualificatif « auteur » se comprend dans le sens où il différencie les chorégraphes de divertissement de ceux qui ambitionnent un statut équivalent à celui d’un peintre ou d’un écrivain). Son retentissement au-delà des frontières nationales fut très important et toucha bientôt plus de vingt sept pays et plus de soixante quatre villes du monde. Cette reconnaissance internationale fit augmenter, de façon très importante et chaque année, le nombre d’auteurs participants.

Forte de son succès, Lorrina Barrientos proposa la création d’une nouvelle entité Le Centre International de Bagnole pour les oeuvres chorégraphiques (dont le siège se trouvait à Bagnolet. L’Association recevait une aide du Ministère de la culture, du Conseil général de Seine Saint Denis et de la municipalité de la ville). Celui-ci représentait alors le symbole physique et géographique d’une reconnaissance nouvelle de tous les acteurs de la danse contemporaine.

Un outil pas comme les autres

Ce lieu nouveau avait pour objectif d’offrir une institution reconnue aux auteurs-chorégraphes, aux danseurs, aux personnes dévouées à la danse, aux collaborateurs et aficionados, aux bénévoles et anonymes qui soutenaient la danse contemporaine. Le centre une fois créé permettait une convergence des différents acteurs de la danse contemporaine notamment à l’occasion de cette manifestation clé et audacieuse,  qui réunissait tous ceux qui défendaient la danse dans le silence, isolé de chacun dans leur pays. L’identité des Rencontres et le visage original que celles-ci prenaient étaient étroitement liés au travail de tous ses partenaires réunis dans une même dynamique. C’est aussi, en grande partie, pour cette raison que le succès  des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint Denis fut fulgurant.

Les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis furent conçues dans le but expresse de soutenir le travail des chorégraphes, des compagnies et pour générer en même temps qu’une renommée internationale de la danse contemporaine, les prémisses d’une économie produit par la diffusion.

Les plates-formes de la danse

Chaque participant (préalablement retenu sur dossier) présentait son travail à l’occasion  Des Plates-formes internationales de la danse contemporaine qui furent justement créés pour favoriser la diffusion des œuvres.

Ces plateformes étaient couronnées par le rendez-vous incontournable de la remise des prix à chaque lauréat choisi lors des Plateformes : un prix international d’auteur chorégraphe. La manifestation-cérémonie avait lieu à La Maison de la Culture de Seine Saint Denis (MC93) avec un invité d’honneur (grande figure de la danse en général).

En outre, Les Rencontres favorisaient la diffusion des œuvres et des auteurs primés des lauréats par une aide à la diffusion offerte aux structures qui accueillaient les artistes et œuvres primés. Leur donnant ainsi une chance plus large d’être vu par un public plus large également.

Le centre de documentation internationale

Animée d’une forte éthique, Lorrina Barrientos fondera en parallèle un Centre de Documentation Internationale, véritable ensemble de ressources diversifiées avec néanmoins la part belle faite aux questions artistiques. Outre les informations artistiques on pouvait y trouver également des informations complètes sur  l’histoire des pays, la nature de leurs états et gouvernements, leur réalité politique, économique et sociale… Car travailler sur l’international impliquait de s’informer sur tous ces points. Ceci permettait de favoriser la justesse des échanges entre partenaires internationaux et de mieux comprendre en fonction de ces différents contextes l’environnement culturel et artistique qu’il engendrait.

Si sans image les choses n’existent pas, sans écrit elles existent encore moins. C’est la raison pour laquelle Lorrina B. à créé une ligne éditoriale destinée aux chorégraphes, aux danseurs, à leur art et à leur compagnie.

Des écrivains pour les artistes de la danse

Publiée en co-édition d’abord avec Armand Colin, la collection qu’elle dirigeait s’intitulait : L’auteur Dans L’œuvre. Cette collection proposait des écrits monographiques originaux pour lesquels étaient conviés des auteurs littéraires de grande renommé qui écrivaient ainsi, souvent pour la première fois, sur la création chorégraphique. Dans un souci de transversalité entre les genres artistique, ces livres offraient des « rencontres » dialoguées entre les chorégraphes et d’autres personnalités de la création contemporaine (comme des cinéastes, des acteurs, des chorégraphes et d’autres personnalités artistiques de leurs choix).

Des auteurs et des interprètes

Comme l’objectif central des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint- Denis était de corriger l’absence de reconnaissance des chorégraphes et de leur qualité d’auteur, tout, dans le processus des Rencontres tendait à les promouvoir comme les créateurs qu’ils étaient. Cela permettait de jeter un éclairage nouveau sur toute la topologie du milieu de la danse avec, en son centre, les interprètes.

Apparut, dans ce cadre, la distance à l’égard du politique des chorégraphes et des danseurs et, à contrario, la grande proximité de ces derniers à l’égard de la société civile. Il s’agissait en effet d’arriver aussi à mieux cerner où se situait la place de cet art dans la société. Il importait donc de saluer d’une part (et de regretter de l’autre) le militantisme permanent de ces artistes pour promouvoir leur art. Soulignons également que les Rencontres ont enregistrées durablement une grande confiance et une grande reconnaissance des artistes et des partenaires internationaux.

Des livres pour les compagnies

C’est dans cette optique que Lorrina B. crée et dirige une autre ligne éditoriale de beaux livres, symbole de cet hommage, intitulée La danse dans le monde, et édité avec Armand Colin d’abord et ensuite avec Les Belles Lettres. Ces livres, d’abord destinés aux lauréats des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint Denis, contiennent en plus d’autres écrits signés par des personnalités littéraires sensibles à l’art.

Dialogues interculturels et interdisciplinaires

Tous ces axes d’actions tiennent au fait que l’ensemble du projet était de contribuer à ce que la communauté des artistes de la danse contemporaine trouve sa place au cœur de la société mais aussi dans le monde de l’art.

Pour aider à la reconnaissance de cette nouvelle place dans le panorama global du monde de l’art, Lorrina B. contribue au développement sur chaque plate-formes à la mise en place de conférences pluridisciplinaires.

Ces débats portaient sur des thèmes en rapport avec la danse et l’art chorégraphique sous tous ses aspects. Ils invitaient les artistes de la danse à partager la réflexion sur la création avec des cinéastes, des peintres, des écrivains etc … dont l’échange d’idées, de vues et d’expériences a contribuer à l’enrichissement de chacun. Participaient également à ces débats le public bien sûr mais encore, les élus, les journalistes (ces derniers occupant souvent un rôle de modérateurs).

Il y eut donc, pendant toutes ces années, un débat artistique interdisciplinaire qui était proposé par chaque organisateur de plateforme où les artistes et personnalités de la danse de différents pays s’exprimaient et débattaient avec les autres invités artistes, élus, journalistes et le public.

Vers d’autres horizons

Après douze années en Seine Saint Denis, à servir la danse, les artistes, l’art et les publics, la vie de Lorrina  Barrientos prend soudain un tournant radical. Elle quitte la France et s’installe en Espagne.

Pour s’incérer au mieux et au plus vite dans ce qui deviendra très vite sa nouvelle culture, la culture ibérique, Lorrina B. s’inscrit à la Faculté des Humanités de Tolède. Elle, écrit actuellement, en espagnol, un livre sur la danse et l’art.

Elle donnera en Espagne des Conférences sur l’art et la place de la danse dans l’art, dans les musées et les Facultés ; elle créera de nouveaux projets dont certains concernent toujours la danse et d’autre sur les arts plastiques ; de 1998 à 2007 elle continue ses voyages annuels au Japon où elle donne des Master Class à Osaka, Sendai et à Yokohama.

Elle prend également part à la vie des artistes des arts plastiques qui vivent à Tolède où elle réside. Concrètement elle s’intéresse, entre autres artistes de la Castilla de la Mancha, aux activités du groupe de peintres appelé encore récemment le Grupo Tolmo.

Après 40 ans d’existence, ce groupe se divise en deux voies singulières. Lorrina Barrientos devient membre à part entière de l’une d’entre elles qui est celle qui prend un nouveau départ et choisi une nouvelle destinée, innovante, mais reste néanmoins fidèle à l’esprit de la ligne antérieure : la promotion des arts plastiques contemporains.

L’un des objectifs de l’association est celui d’ouvrir son siège dans l’Oratorio San Felipe Néri de Tolède qui date du XIIème siècle, à l’intérieur duquel un nouvel édifice contemporain, conçu par les architectes Jose Ramon Gonzales de la Cal et Josefa Paz, devait naître. Une architecture contemporaine en symbiose avec le passé dont elle procède et symbole actif de la Tolède de demain, à la fois transculturelle et trans-temporelle.

Elle représentera aussi, auprès des galeries et des ferias internationales, le peintre et sculpteur, Francisco Rojas.